Tuesday, March 8, 2011

Tableau de synthèse de Réflexions et pratiques relatives à la variation topolectale en terminologie

Réflexions et pratiques relatives à la variation topolectale en terminologie.

La variation lexicale
·         elle soit temporelle, sociale ou géographique (topolectale)
·         la variation lexicale géographique définie les différences qui touchent le vocabulaire d’une langue (sa composition ou son utilisation) en fonction des territoires où elle est en usage (continents, pays, régions, États, localités, etc.)
Un rappel historique
·         à travers l’histoire de la lexicographie française, les auteurs de dictionnaires ont eu tendance à :
o    proposer une version uniforme et monolithique de la langue
o    négliger les particularismes propres au français parlé en dehors de Paris
 (sauf que les auteurs Furetière et Guérin, cette pratique était utilisé jusqu’à la fin des années 70)
·         le français du Québec a été donc généralement perçu et décrit comme une variété régionale du français
o    dans les années 60, l’Office de la langue française partage essentiellement cette vision des choses
·         en 1977, Fernand Sylvain et ses collaboratrices en publiant le Dictionnaire de la compatibilité, qui essayait de normaliser la terminologie comptable en usage au Canada par la présentation d’une terminologie qui était utilisée ailleurs dans la francophonie
·         à partir des années 80, la volonté existe d’augmenter la valorisation des différentes variétés de français hors de France
·         par conséquent, le français du Québec :
o     désormais défini comme une variété nationale de français
o    recevait l’appellation « québécisme » pour les désignations des particularités lexicales, « qui sont tendent déjà à être évalués en fonction non seulement du respect de la grammaire française et du vocabulaire français commun, mais aussi en fonction des pratiques linguistiques des locuteurs québécois. » (p. 6)
·          Fernand Sylvain  disait qu’« il convient que chaque pays conserve ce qui lui est propre, pourvu que la langue ne soit pas fautive » (ibid.) (p 6)
L’approche variationniste
·         les organismes de normalisation internationaux se sont en faveur de la variation géographique dans les travaux terminologiques unilingues français ou multilingues parce qu’il peut permettre de répondre plus adéquatement aux besoins terminologiques des usagers qui habitent dans la communauté qui forme le classement géographique
·         ce travail est important pour les auteurs de vocabulaires spécialisés, de lexiques et de banques de données terminologiques parce qu’il s’accompagne du défi constant de concevoir des outils qui peuvent répondre aux besoins du plus grand nombre de francophones possible
·         l’approche variationniste exprime la volonté de préserver les identités culturelles nationales et encourage la communication internationale en contexte multilingue
·         cette tendance qui renforcée de valorisation de la diversité linguistique est basée sur une volonté de participation à l’enrichissement du français comme outil de développement national, supranational et international
·         il doit le respect entre les experts d’un domaine et les langagiers, dans l’esprit de l’évolution linguistique des différentes communautés
Les difficultés entourant la prise en compte de la variation topolectale
·         le travail terminologique doit :
o    s’appuyer sur la documentation la plus vaste et la plus diversifiée possible
o     consulter les spécialistes de divers domaines comme les ressources du développement
o    disposer de grands corpus représentatifs de l’usage des divers groupes et communautés géographiques (***ces types de corpus ne sont pas toujours accessibles aux terminologues)
Le marquage topolectale
·         il est important d’associer à une variante topolectale un code alphabétique correspondant (à deux ou trois lettres comme ISO suggère, comme le Québec par QC) à la zone géographique où elle est employée (ce qu’il convient de nommer marquage topolectale de terme)
·         Realiter et l’Office québécoise de la langue française se prononce en faveur d’un marquage topolectale souple dans lequel une marque n’a pas de valeur exclusive (donc le terme marqué pouvant circuler ou être utilisé dans d’autres zones de la latinité)
L’importance du phénomène de  la variation géographique
·         l’harmonisation des termes demeure d’ailleurs une idéale toujours poursuivi par la pratique terminologique (c’est-a-dire les termes et les expressions qui sont utilisés à la fois en France, au Québec et dans les autres pays de la francophonie)
o    à ce jour, il y a près de 0,75% de la proportion de fiches diffusées dans lesquelles au moins un indicatif de pays est utilisé pour rendre compte de la variation géographique touchant un terme français
§  donc, la variation topolectale ne touche pas qu’une très petite partie du lexique spécialisé (**il ne faut pas oublier qu’une banque de données témoigne de trois décennies de production terminologique, particulièrement dans les années 70 et le début des années 80, qui étaient moins ouvertes à la variation)
Les cas de non-marquage
·         travail terminologique qui s’adresse à un public panfrancophone, l’absence de marquage peut prendre un tout autre sens
·         dans le GDT et Termium Plus, un terme sans marque topolectale est considéré comme appartenant à l’usage de l’ensemble des communautés géopolitiques où le français a le statut de langue nationale (la Belgique, le Canada, etc.)
·         dans le cas d’un terme néologique, si on a pour l’objectif de le voir d’implanter dans l’ensemble de la francophonie, on ne lui donne pas une marque topolectale indiquant la communauté où le terme a été crée
Les types de marquage topolectale
·         Lorsque la variation terminologique touche clairement un concept donné sur le plan géographique, une indication d’ordre géographique peut être intégrée sur la fiche de terminologie par le marquage topolectale de terme ou par le marquage topolectale conceptuel
·         l’utilisation de ces deux types de marquages est très répandue en lexicographie
Le marquage topolectale de terme 
·         consiste à associer à l’usage d’un terme un certain territoire ou une certaine communauté géopolitique
·         est une idée qui se manifeste quand un concept a plusieurs termes distribués sur des territoires différents et donc chaque terme reçoit une marque topolectale qui correspond à la communauté où il est en usage
·         le Dictionnaire de la comptabilité et de la gestion financière recourt aux marques géographiques abrégées (codes alphabétiques à deux ou trois lettres) pour indiquer qu’un usage est propre à un pays (QC pour le Québec, CA pour le Canada, CH pour la Suisse, etc.)
·         ce type de marquage est souvent le seul qui est mentionné dans les manuels de terminologie
·          n’est pas satisfaisant pour tous les cas de variation géographique, comme il ne permet pas de rendre compte du caractère particulier d’un concept qui correspond à une réalité propre à une communauté donnée
Le marquage topolectale conceptuel 
·         associe un concept traité une « appartenance » géographique
·         vise à décrire « l’extension géographique d’un concept associe à des réalités politiques, administratives, socioéconomiques, matérielles et culturelles qui sont propres à un État, à un ensemble d’États, à un peuple ou à un territoire donné » (p.13)
·         se rencontre notamment à l’intérieur de définitions et dans des notes explicatives
Le marquage intradéfinitionnel 
·         peut être placée au tout début de la définition ou bien à l’intérieur du texte de la définition
·         est tout indiqué lorsque le concept renvoie nettement à une réalité propre à une communauté géopolitique 
o    cette appartenance à une communauté particulière ou à un territoire donné est alors vue comme un trait définitoire
La présence d’indications de nature topolectale dans les notes explicatives
·         La nature topolectale de notes explicatives à des légères différences qui sont perceptibles dans les usages de différentes communautés géopolitiques
Problématique de la variation topolectale
·         en contexte de terminologie multilingue, la position de terminologue influence ses considérations, comme l’utilisation des marques topolectale
La présentation d’ouvrages terminologiques multilingues 

·         considérations fréquents sont :
o    choix de la langue
o    terme principal
o    ordre d’apparition des équivalents dans d’autres langues
o    ordre des synonymes
·         L’OQLF choisit généralement de présenter le résultat des recherches à partir de l’anglais ou d’une autre langue (langue source) vers le français (langue cible)
·         il n’y a aucune règle qui explique l’ordre de présentation des synonymes, mais il y a les facteurs qui influencent l’ordre, comme notions de la fréquence d’usage du terme, sa vitalité, etc. 


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